Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
légereté soutenable
légereté soutenable
Publicité
Archives
légereté soutenable
Derniers commentaires
26 mai 2008

24 mai 2008 Face à la mer, à Loquénolé, je décide

24 mai 2008

Face à la mer, à Loquénolé, je décide de rejoindre les sirènes d'Hervé Bellec. Elles n'ont pas froid aux yeux...A bord du Rossia, Le  Transsibérien, j'embarque pour un long voyage de 9000 kilomètres.

"La sibérie est le pays le plus riche du monde, les Sibériens l'un des peuples les plus démunis. A travers les vitres salles, j'observai les villages d'isbas qui avaient poussé le long de la voix ferrée comme une sorte de grande banlieue parasite longeant le Transsibérien. Les toits d'évrite étaient recouverts d'une couche de neige d'au moins vingt centimètres d'épaisseur d'épaisseur. Une fumée grasse et ocre s'échappait des cheminées".

Mes images de la Russie sont liées à l'adolescence,à la voiture de mon père, une Lada aux sièges rouges,  et surtout à mes cours de géographie au collège Charles Le Goffic. Après l'école, en famille ou parfois seule, je regardais Michel Strogoff à la télévision; une jolie histoire, ou j'entend prononcer pour la première fois le nom de la ville d'Irkoutsk.
Au cours d'un des épisodes de cette série, les deux acteurs se baignent nus, dans La Volga ou  le fleuve Amour, je ne sais plus, mais ce que je sais,  c'est que les quelques brasses qu'ils font sont vigoureuses ! ce que je sais aussi, c'est que pour se réchauffer ils échangent tous deux un long baiser mouillé, dans la brûme.

Romantique,  j'étais séduite, emportée, transportée, comme dans la chanson d'Alain Bashung
. J'étais avec eux, comme une petite souris curieuse.

"Yulia était  si gourmande de mes fraises Tagada que j'avais fini par lui abandonner mon stock. Ca lui changeait des pignons de pin. Elle grignotait mes bonbons avec la frénésie d'un écureuil et à cause du colorant, ses lèvres devenaient si rouges qu'on les auraient cru barbouillées de rouge à lèvres. Inlassablement, Yulia mastiquait et regardait défiler ce paysage d'une morosité souveraine. Elle parlait à haute voix d'un débit régulier sans chercher à savoir si je comprenais ou non mais ici et là, elle tendait le doigt vers quelquechose et m'apprenait le mot en Russe.
Sapin, bouleau, neige, glace, brouillard, lac... ou bien , tasse, assiette, stylo, bonbon. Ces mots je les ai consciensieusement notés dans mon petit calepin au fur et à mesure qu'elle me les dictait. Sozna, Bilioza, Sniek, kustika... Tarioka, krouchka, gantfietta...
Ces mots, il m'arrive parois de les machoner entre les dents et je jure qu'un goût de fraises Tagada m'envahit aussitôt les papilles."

Michel Strogoff est fait prisonnier  par les Tatares. Il est torturé de la manière la plus horrible qui soit. En effet, ses bourreaux chauffent à la braise d'un feu de camp, le tranchant d'un glaive. Les mains attachées dans le dos, ils lui passent la lame brulante devant les yeux.
Il pousse un hurlement. Tout en perdant connaissance, il revoit en un instant, le corps de la femme qu'il aime,  le baiser dans la brûme.
Les larmes qu'il verse le protége...
Dans les épisodes suivants il porte un bandeau, la lumière du soleil lui est intolérable , Nadia le guide le  caresse, l'aime. Il lui manque un sens mais les autres sont exacerbés.

                                                
Voilà que s'approchait le temps des adieux. Le train mine de rien se vidait (...) Le voyage prenait des allures de fin de siècle (...) J'étais fatigué, et elle me proposa de dormir, m'assurant qu'elle me réveillerai pour me dire au revoir.Elle posa son index sur ses lèvres, et éteignit les lumières. Quand je me suis réveillé quelques heures plus tard au beau milieu de la nuit, le train venait de s'arrêter et le compartiment était vide; Un mal être m'envahit aussitôt (...) En sueur, je suis revenu m'asseoir pour tirer les rideaux et essuyer d'un cou de manche la buée collée à la vitre. Yulia était déjà sur le quai. Elle était entourée de deux hommes en noir coiffés de cet éternel chapka (...)
Je me sentais triste et un peu floué. J'avais l'impression d'avoir été le plus merveilleux des hommes, le plus discret des ambassadeurs e mon pays, et pour solde de tout compte, je n'avais même pas eu le droit à un chaste baiser, ni même une diplomatique poignée de mains.
Mes yeux se sont embrumés et bien que ce fût plutôt mon rhume le principal responsable, je manquerai à mon devoir, si j'omettais de dire qu'un long cri perçant de douleur incontrolées s'est échappé de mon âme au moment même ou je l'ai vu disparaître entourée de ces deux brutes, ces deux voleurs de femmes (...)
Adieu ma petite sirène de fraise Tagada, ma gentille fée sibérienne avec qui je venait de vivre une formidable histoire d'amour qui n'avait duré en tout et pour tout que six jours et six nuits."

La marée monte, à Loquénolé, et je quitte aussi à regret les sirènes du "Tendre-ssibérien" . L'eau est boueuse, la balise verte est toujours bringbalée, au milieu du chenal; il est dix neuf heures trente. Les grosses goutttes d'eau tombent toujours  sur le parebrise de ma voiture; Je rejoind le trégor.

25 mai 2008, milieu de matinée-

La pluie à cédé la place a un ciel largement bleu. Je paresse longtemps sous la couette, en dégustant un p'tit déj du dimanche; Jus d'orange pressé, yaourt nature, crêpe au miel, et café noir, un bon moment.


Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité