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22 mai 2008

Les sirènes du Transsibérien-

Extrait;


"Je me suis perdu un bon moment dans les couloirs et les halls de Iaroslavsky.Il me fallait un certain temps pour m'adapter à l'alphabet cyrillique alors que le flot me poussait vers je ne savais quelle direction sans que je puisse aller à contre courant. La panique, cette bonne vieille panique que je ne connaissais que trop bien chez moi dans de tels moments me saisissait une nouvelle fois. Les coulées de transpiration dans le dos, le coeur battant une chamade cacophonique, la gorge asséchée, la routine quoi.

C'était pas le moment de le rater , ce fameux train, j'étais venu pour ça et rien d'autre. Je n'étais pas à Moscou pour conter fleurette à une charcutière en goguette, j'étais parti pour l'aventure, la vraie. Ca commençait mal.(...)

C'était donc ici d'ou partait Le Transsibérien, ce foutu train de légendes. On aurait dit une voie de remise au bout d'une gare de triage arpentée par quelques tristes sires portant à bouts de bras de gros sacs en plastique, improbables bagages, et qui tapaient des pieds pour se réchauffer les mollets en attendant dieu sait quoi, pour la simple et bonne raison que le quai était vide, à se demander s'il  y avait vraiment un train qui était prévu au départ de cette voie J'ai sorti mon billet de ma poche pour vérifier une dernière fois l'heure du départ.

Un départ stressant, toutefois, une fois installée, le voyage prend petit à petit son rythme de croisière: " A bord la vie s'organisait tant bien que mal. " Vers 13 heurs , heure locale, le Rossia s'est arrêté en gare de Balézino, à 1194 kms de Moscou, au coeur de la République des Ourmoutes. J'ignorais qui étaient ces Ourmoutes et le guide ne m'en apprenait pas davantage. (...)

Un quart d'heure d'arrêt était prévu et je décidais de mettre le nez dehors. (...)
Des femmes emmitouflées sous des anoraks plus épais que des pneus de tracteurs tenaient des petites échoppes, le plus souvent faites de trois fois rien, quelques cartons posés à même le sol gelé, les moins pauvres ayant une cariole à roulettes.L'une d'elle,  sans nul doute la plus capitaliste, possédait une sorte d'étal réfrigéré. Ces femmes vivaient du train.  Ellles  vendaient des pacotilles, des cigarettes à des prix défiants toute concurrence, de la votka de contrebande, et des imitations d'icônes. (...)

A l'une de ces babouchkas, puisque grand-mère ou non, c'est ainso qu'on les appelait, j'achetai un sachet de cacahuètes, une bièrre et deux pirojikis. Le pirojiki est une sorte de beignet, de chausson un peu fourre tout.

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